La légende réelle du Ling Zhi
La préoccupation des anciens mages médecins et alchimistes chinois , mais aussi ceux des autres continents étaient de comprendre l’ordre de construction de notre monde, du plan de l’émanation au plan de l’action, en d’autre termes, de l’invisible au visible. Ils cherchaient à fixer, concentrer et conserver dans une matière qu’ils appelaient “tourbe noire ou al-kemia” ou “oeuf philosophal”: les forces universelles de la nature. Ils recherchaient la préparation d’une médecine universelle pour maintenir les énergies du corps humain en bonne santé, et, ainsi prolonger l’existence.
Nous pensons après de maintes recherches et questions posées à quelques maîtres chinois que dans la haute hantiquité des initiés égyptiens, indiens, celtes (druides), mayas, perses, etc… étaient en contacts, et, s’échangeaient des connaissances sur la nature et sur une science qui a aujourd’hui en grande partie disparu.
Différentes légendes et textes de monde évoquent souvent l’art d’extraire les trois principes des trois règnes, végétal, minéral et cristalin : le principe salin, le principe huileux et le principe souffreux afin de fabriquer cet élixir de longue vie appelé en occident “pierre philosophale” dénommé en Chine “lian dan shu”, le sang réel “zhen zheng de xue”.
Pour quelques adeptes chinois, cette science se décomposait en deux applications différentes, mais la connaissance de base reste la même. Nous retrouverons ces deux applications dans deux mots : spagyrie composée de deux racines “spao”(séparer) et “ageirem”(rassembler), et, l’alchimie composée de “al” et de “kemia” ou “al dieu” et « kemia » (chimie) dont le principe opératoire est « solve» (séparer, sublimer) et « kemia » (coagula : rassembler ) . L’art est donc de séparer les trois principes, de les purifier et de les rassembler de nouveau.
La spagyrie concerne l’art d’extraire les principes des végétaux ou des métaux et l’alchimie, la transformation au travers de l’art de l’oratoire et du laboratoire , de la matière mais également de l’alchimiste lui même : la récompense étant la pierre philosophale symbolisée par le “sang du dragon du ciel ” pour les maîtres chinois qu’ils prenaient comme élixir pour se régènérer tous les soixante ans ; ce mercure rouge qui, étalé, montre une couleur or.
Nous n’avons pas l’intention dans ces quelques lignes d’expliquer dans sa totalité cette énorme science (nous en sommes incapable) gardée jalousement par tous les adeptes des différents continents depuis des milliers d’années . Cette science fut d’ailleurs pourchassée par les différents rois et empereurs de Chine et d’ailleurs, car elle représentait un véritable pouvoir, non pas sur la matière, mais sur l’esprit puisqu’elle expliquait le pourquoi de notre existence et son but.
La fabrication de la tourbe noire, véritable catalysateur d’énergie des forces vives du végétal susceptible de condenser ces forces et de les rendre assimilables par l’organisme humain afin de renforcer son énergie tant physique que subtile. La matière première a été de tout temps jalousement gardé bien que de nombreux textes nous expliquent qu’elle se trouve en abondance et qu’elle est très simple à se procurer . Ils recherchèrent par observations et opérations en laboratoire qu’elle pouvait être cette matière première capable de séparer, de sublimer et de retenir ces forces.
Ils définirent une méthode afin de ramasser au lever du jour les végétaux, sans que l’énergie de ceux-ci ne retourne à la terre, afin de conserver les forces vives élémentales. Après la cueuillette, ils enfer-maient la plante à l’intérieur d’un récipient en terre à l’abri de la lumière, rempli de rosée fraîche recueuillie au lever du soleil à une époque particulière de l’année. L’ensemble était ensuite chauffée à température de cendres (40 degrés) pendant une période de 40 jours. Cette opération était répétée plusieurs fois dans l’année afin d’engrosser, et, de nourrir cette tourbe de matière, et, d’énergie qui par différentes étapes passait de la fermentation à la sublimation et ensuite à la calcination. Arrivé à terme, cette tourbe avait la capacité d’extraire la première essence de l’or, son principe mercuriel est de teinter la sublimation finale extraite de cette tourbe d’une couleur or (principe “yang” le soleil) ou d’argent (principe “ying” la lune).
Les différentes étapes de la fabrication de l’élixir permettaient de faire passer ces trois principes : salins, mercuriels et souffreux du règne végétal par les quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu (le froid, le chaud, l’humide et le sec / le lymphatique, le mélancolique, le sanguin, le bileux). Le cinquième élément, le bois représente la synthèse des quatre précédents, la réaction des trois principes dans les quatre éléments : il est le feu secret, le sel sec et humide qui est exposé à la lune.
Ce principe bois est composé et est fixateur de l’énergie ancestrale “l’esprit du monde” qui en latin se prononce “le spiritus mondis”.
C’est pour cette raison que nous retrouvons dans la symbolique asiatique et dans la médecine chinoise le Ling Zhi. Les maîtres chinois avait compris ce champignon et le prenait comme base pour la fabrication de cet élixir. Quand la tourbe était prête, ils rajoutaient une infime quantité d’or ou d’argent, puis le préparait alchimiquement en dilution suivant des principes que nous retrouvons en occident dans la médecine anthroposophique ou dans la méthode de dilution de l’homéopathie Hanhneman-nienne afin de parfaire leur médecine.
Il en était d’ailleurs de même pour les alchimistes spagyristes arabes, européens, indiens, etc… Seule les plantes de base qu’ils utilisaient étaient différentes, et, suivant les cultures, la méthode variait dans les étapes de préparation mais la connaissance des différents plans était la même. Il est troublant de retrouver dans la symbolique chinoise, le Ling Zhi dans le bec de l’oiseau ibis que nous retrouvons également dans la symbolique égyptienne puisqu’il représente l’oiseau de Thot ou d’Hermès, le père de l’alchimie.
Nous espérons à travers ces quelques lignes succintes avoir ouvert une réflexion sur la symbolique et la science des anciens maîtres “chinois” qui utilisaient le Gadonerma Lucidum rouge pour ses différentes qualités bien avant que nous mêmes et notre science actuelle n’en découvrent les propriétés . Ces connaissances en Chine sur l’art d’extraire et de préparer des remèdes ainsi que la connaissance de l’acupuncture (les anciens médecins chinois utilisaient des aiguilles d’or ou d’argent qu’ils trempaient pour certains cas dans un élixir d’or ou d’argent ) et de la médecine étaient transmises de maître à élèves oralement ce qui explique le peu d’informations accessibles qui nous sont parvenues.
Principe d’extraction : la spagyrie
L’épreuve du laboratoire
Le mot spagyrie, est composé de deux racines de la langue grecque que sont: SPAO et AGEIREN. Le premier signifie séparer, extraire, c’est la phase « Solve » en alchimie. Le second signifie assembler ou rassembler, c’est la phase « Coagula » en alchimie.
La spagyrie est donc l’art d’extraire d’une façon naturelle la quintessence ou l’essence pure des mixtes.
SPAO, séparer :
Il faut dans un premier temps procéder à une séparation des trois principes : le principe sel, le principe souffre et le prince mercure. Dans le végétal, ils sont plus fragiles et impondérables, plus éthérés (plus subtiles) que dans le règne minéral.
La plante fraîche doit être ramassée le matin au lever du jour, correspondant à l’énergie planétaire. La plante doit être correctement mise en bouillie dans un mortier en verre, cette « bouillie » doit être passée au filtre de coton pur afin de séparer la partie aqueuse « liquide » des parties solides ;
Cette sève représente l’élément eau il est le principe mercuriel de la plante, le véhicule du principe mercure est l’eau.
Par un long travail, il faut séparer une certaine quantité de mercure, principe brut, en répétant cette opération non seulement sur la première « Terre » mais encore augmenter la quantité de plante nécessaire au but à atteindre.
Je précise que ces quantités ne peuvent être indiquées pour la seule raison que le spagyriste sait d’instinct ce qui lui est nécessaire pour poursuivre son travail : c’est une science acquise à force d’échecs et de remise au travail.
La sève doit-être mise précieusement de côté, et, en flacon hermétiquement bouché à l’abri du soleil, et, ne doit jamais dépasser le 1/3 de la capacité du flacon. Après cette filtration il faut faire sécher la partie terre, ceci hors de la lumière du jour et à basse température (40°), et repasser cette matière au mortier, afin d’obtenir une poudre presque impalpable. Ces deux opérations étant menées à bien, la terre et l’eau doivent être mises dans un matras (ballon à long col) dont la contenance totale doit être calculée de façon à ce que les 2/3 du vase soient vide (nous avons trois étages dans le ballon : la terre, le ciel de la terre, le ciel) pour permettre une circulation continue, et éviter le risque de rupture. Le vase bien bouché est mis au bain marie hors lumière. La température des bains ne doit pas dépasser 75° centigrades. Le temps de bain marie varie suivant la plante.
La sève l’élément eau, grâce à cette température passe de l’élément eau à l’élément air dans le ciel du ballon. Puis ensuite pour repasser à l’élément eau et provoque dans la terre une chaleur de fermentation permettant de nourrir la terre pour se sublimer en élément air (ciel du ballon) et redescendre en terre et ainsi de suite jusqu’au terme finale de cette étape.
Après cette première étape d’extraction-transvasement, l’eau mercurielle va peu à peu se charger du souffre de la plante qui est resté dans la terre, celui-ci est de couleur rouge, verte ou jaune, toujours suivant la plante employée. Quand le mercure ne prendra plus de « teinture » végétale ou souffre, il faudra transvaser avec précaution la partie liquide afin de ne pas entraîner de particules terreuses. Laisser la terre dans son vase d’origine, mettre le vase sur cendres (40°) afin de dessécher la terre, ceci sans boucher jusqu’à dessèchement complet de la poudre végétale mais sans arriver à un état totalement sec et solide.
Le souffre sera transvasé sous forme semi-liquide et mis à part. Dans cette dernière opération et si vous œuvrez vous-même, vous verrez que malgré toutes les précautions prises, la quantité d’eau mercurielle que vous récolterez après cette première séparation a diminué et qu’il vous faut compléter avec l’eau mercurielle que vous avez mise de côté précieusement pour palier à ces diminutions successives.
Il vous faudra répéter cette opération d’extraction du souffre jusqu’à ce que votre eau-mercure ne fixe plus aucune teinture de la terre végétale, ce que vous verrez très facilement par transparence du liquide. Nous avons donc extrait et séparé deux des trois principes :
- le mercure
- le souffre
Il nous reste donc le principe sel corps de la plante (le principe sel est très intéressant car sa cristallisation nous donne une forme géométrique spécifique représentant ce qui permettra de fixer les deux autres principes : support vibratoire) : ce dernier est enfermé dans la terre végétale. Il faut donc extraire ce dernier du ballon dans lequel elle est restée tout au long des précédentes extractions soufreuses et mercurielle. Cette terre doit être calcinée sur une plaque d’acier inox et à feu fort de façon à ce que vous puissiez la rendre sous forme de cendre d’un gris blanc et sans charbon restant.
Mettez cette cendre dans deux fois son volume d’eau de source ou de la rosée récoltée à la lune pleine le matin au lever du soleil et filtrée : faites bouillir le tout pendant ½ heure. Passez dans un filtre de toile en coton, (toile neuve et débarrassée de son apprêt ou amidon). Vous reprenez la cendre recueillie dans le filtre et remettez à bouillir avec à nouveau 1 fois son volume d’eau, ceci pendant ¼ d’heure et vous ferez repasser le liquide par le filtre. Cette eau huileuse ainsi recueillie doit être jointe à la première. Mettre ces eaux dans un plat solide en pyrex ou autre verre qui tienne au feu vif et procéder à l’évaporation de toute l’eau, mais par étapes successives, afin de retirer le dépôt qui se forme pendant l’évaporation, recommencer jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sel qui se dépose.
Le sel sera ensuite calciné à feu vif (afin d’enlever toute mémoire par le feu), il sera ensuite mis dans l’eau mercurielle ayant servi à extraire le souffre principe. Toujours au bain marie et pendant 40 jours, jusqu’à ce que le sel passe complètement dans son liquide extracteur et que dans le fond du ballon il ne reste que les fèces mortes. Vous devez répéter cette opération plusieurs fois afin d’extraire tout le sel et en pratiquant comme sur le souffre, avec les distillations nécessaires, pour séparer l’eau mercure du sel extrait.
Tout ceci se résume en opérations répétitives qui demandent plus d’attention et de patience que de savoir.
Le troisième principe est donc séparé, et, le sel par ce processus, a été purifié au maximum possible par l’homme.
AGEIREN, Rassembler :
Il nous faut maintenant procéder à la seconde phase qui consiste à réunir les trois principes afin d’obtenir la pierre végétale qui se présente sous forme solide et cristalline tout comme les cristaux planétaires.
Si vous avez bien compris le processus depuis son début et que vous avez pesé les différents principes lors de leur séparation, vous avez au départ une certaine quantité d’eau mercurielle. Même si vous en avez extrait beaucoup plus pour vos besoins d’extractions et de distillations, il en est de même pour une certaine quantité de plantes au départ qui vous a donné une certaine quantité de souffre puis de sel.
Que les chercheurs avisés nous comprennent. Le choix du ballon pour cette phase est ici très important il doit avoir un col long et son volume doit être calculé en fonction de l’ensemble des matières qui y seront déposées. Le volume de la totalité du contenu ne doit pas dépasser 1/3 du volume total. Le verre doit être d’épaisseur convenable. Un bouchon en caoutchouc plein et tenant à la chaleur fera l’affaire.
Vous devez peser le sel disponible, le mettre dans le vase après l’avoir passé au mortier de verre. Le sel doit être bien sec et pulvérulent. Par dessus celui-ci ajouter 1/3 du poids de sel en souffre et 1/3 du poids du sel en eau mercurielle. Boucher hermétiquement et mettre en couveuse à 30° pendant 10 jours. Monter le feu à 40° pendant 10 jours, puis à 60° pendant 10 jours et enfin 75° pendant 10 jours. Laisser refroidir complètement. Déboucher s’il n’y a plus de vapeur. Rajouter 1/3 de souffre puis 1/3 de l’eau mercure et refaire ensuite l’opération des 40 jours décrite ci-dessus.
Laisser refroidir et si plus de vapeur, recommencer en trois fois toute l’opération en ajoutant à nouveau 1/3 de souffre et 1/3 d’eau mercurielle mais cette fois monter directement à 40° pendant 10 jours puis à 75° pendant 10 jours. Quand il n’y a plus de gouttes ni de vapeurs montantes de la terre au ciel et redescendant du ciel à la terre, monter à 100° jusqu’à
stabilisation totale. Laisser refroidir complètement, couper le vase par la moitié au diamant de vitrier et récolter la pierre végétale ainsi terminée.
Celui qui peut réaliser cette pierre a en sa possession la quintessence spagyrique véritable ou médecine végétale sans autre égal dans ce règne.
Une fois terminée, la quintessence peut-être gardée en l’état ou diluée dans un alcool de bonne qualité (cognac).
Cette pierre végétale contenant les trois principes peut-être diluée, suivant les proportions d’Hahnemann ou Korsakoff et son action sera sur le plan physique, le corps émotionnel et le corps mental inférieur de l’homme. Si nous rajoutons la médecine aurique alchimique ell fera le pont entre le corps mental inférieur et le corps mental supérieur. L’alchimiste et non plus le spagyriste, apportera sa dernière touche :
mettre dans la préparation un peu de médecine du premier ou deuxième degré de multiplication de la pierre philosophale, et, faire chauffer en couveuse ne dépassant pas 40° pendant 72 heures : la transmutation laissera apparaître dans le liquide des particules brunâtres et quelques dépôts. Laisser refroidir et filtrer, mettre en bonbonne à l’abri de la lumière. Cette dernière opération sur laquelle je ne peux révéler que peu de choses a permi de purifier toute « terrestréité » restante, et, de soigner la plante, car la médecine universelle alchimique soigne les trois règnes.
Elle est prête maintenant à être utilisée en dilution, trituration, pommade, à être ajoutée à une huile de massage ou autre (huile de messe), en usage cosmétique, vétérinaire, agricole, etc…